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jeudi 2 juin 2022

Cours de Dessin et BD à Montauban

Depuis quelques années, j'enseigne le dessin et les arts visuels à Montauban, en France et à l'International. Au cours des dernières années, j'ai développé des cours de Dessin, de BD et ensuite de Manga. Après le Japon, la France est le pays où le manga est le plus lu et surtout par un jeune public. Pourquoi ce phénomène ? C'est à la fois un mystère et une recherche pour comprendre pourquoi les mangas alors que la BD franco-belge-européenne est si riche ? Depuis que je suis née, c'est à dire il y a un certain temps (fin des années 60), j'ai un rapport "je t'aime, mon non plus" avec le Japon. L'histoire commence réellement en 1970 quand mon père vend ma première maison (notre maison) à un japonais à Washington, la ville où se trouvent ces magnifiques cerisiers du Japon autour du bassin au Mémorial de Jefferson. Il y a un Festival des cerisiers en fleurs de Washington (National Cherry Blossom Festival). C'est une célébration de printemps à Washington, D.C., commémorant le 27 mars 1912, quand le maire de la ville de Tokyo Yukio Ozaki fit don de cerisiers japonais à la ville de Washington. Le maire de Tokyo posa ce geste dans un effort pour améliorer l'amitié grandissante entre les États-Unis et le Japon et célébrer la relation étroite entre les deux nations. Et si vous ne le savez pas, je suis née à 2 pas de là. Au fur et à mesure, j'ai analysé et décortiqué mais aussi appris beaucoup avec les japonais et le manga moderne depuis les premiers dessins d'Ozamu Tezuka, le grand maître qui a lancé non pas une mode mais un véritable mode d'expression moderne. Cette année, j'ai proposé à mes élèves de 8 à 17 ans qui suivent le cours de Dessin et BD à la MJC de Montauban de travailler une planche de BD et nombreux sont ceux qui ont choisi une planche de leur manga préféré. Ils ont été persévérants et travailleurs et cela a duré plusieurs semaines... Je vous présenterai ici l'intégralité de leur travail et vous verrez que c'est colossal et qu'ils sont allés jusqu'au bout avec joie mais aussi de la difficulté et des moments de doute. Sans écran, qu'avec du papier, des crayons et de l'encre. Voici ce soir la première des publications avec l'excellent travail d'Alexis.




mardi 29 octobre 2019

Octobre 2019

À notre institutrice de Puch d’Agenais (Lot-et-Garonne)
(années d’école 1970-1972)
Avec tous mes remerciements.
Montauban, Aiguillon et Puch d’Agenais, Octobre 2019.
Je ne sais que penser, mais je suis très peinée d’apprendre la disparition de mon institutrice de Puch d’Agenais qui s’en est allée en ce début d’après-midi de mardi 29 octobre 2019.
Il y a tout juste quatre jours, à Puch d’Agenais, se déroulait une très belle cérémonie qui rendait hommage à mon grand-père, né à Aiguillon et qui a quitté ce monde il y a 80 ans en Lorraine.
Lors de cet hommage, j’ai eu l’honneur de lire un discours que j’ai écrit avec mon cœur et dans lequel j’ai envoyé une pensée toute spéciale à notre institutrice de Puch d’Agenais que j’avais conviée mais qui n’avait pu se déplacer à la cérémonie. Elle m’a écrit un très joli mot d’excuse que je garderai précieusement.
Il y a 49 ans, en ce mois d’octobre, je faisais ma toute première rentrée scolaire à l’école de Puch d’Agenais, école où j’ai appris à lire, à écrire et à chanter… en français, grâce à notre si gentille et douce institutrice qui m’a écrit il y a à peine 15 jours pour me dire « quand tu as chanté ta première chanson en français j'ai ressenti de la fierté j'avais réussi quelque chose. Je te souhaite beaucoup de bonheur Carol et peut-être que nous aurons l'occasion de nous rencontrer.» J’avais en effet débarqué dans la cours de l’école ne sachant pas du tout parler le français, avec un accent américain à couper au couteau car je venais des Etats-Unis et il me fallait tout apprendre de la France.
Je n’ai jamais habité à Puch, mais j’y ai des attaches très fortes avec les personnes de ce village. Ce village et l’institutrice qui m’ont accueillie dans leur école parce que l’école du village voisin ne voulait pas encore de moi (trop jeune ?...), ont changé le cours de ma vie.
Aujourd’hui, mardi 29 octobre 2019, par un coup de fil de mon ancienne assistante maternelle, j’apprends avec une infinie tristesse que notre si gentille institutrice vient tout juste de nous quitter. Elle avait 80 ans, une période, une vie, un nombre d’années qui correspond au temps écoulé entre le moment où mon grand-père a quitté ce monde en 1939 et où cette cérémonie pour mon grand-père du vendredi 25 octobre 2019 dernier a eu lieu. Je ne savais pas qu’elle allait nous quitter comme ça… aussi vite sans qu’elle n’ait pu lire mon discours dans lequel je lui envoyais une pensée spéciale. Cela fait des années que je ne l’ai pas revue… des décennies même.
Mon grand-père est né à Aiguillon et mon institutrice vient de nous quitter dans cette même commune, un lieu où les rivières et les fleuves se rejoignent pour s’unir ce soir dans la peine et la tristesse.
Elle m’avait appris à chanter « Sur le Pont d’Avignon, on y danse, on y danse… », un pont qui s’arrête en plein milieu d’un autre fleuve, le Rhône, sans atteindre l’autre berge et nous oblige à revenir sur nos pas, faute de ne pouvoir continuer notre chemin. Si les retours en arrière étaient aussi faciles et accessibles, je demanderai bien une option ce soir afin de pouvoir lui parler et lui dire combien elle a compté dans ma vie et lui dire surtout combien on l’aime.
En attendant, je tourne avec douleur la page du livre.
Carol

mercredi 26 juin 2019

My Virginia Tech white cap

Extrait de My Little Book of Little Stories,
 
Aujourd'hui, lisez :
 
"My Virginia Tech white cap"




Fin mars 2007, une très proche amie de Virginie m'envoie un colis de goodies comme elle le fait parfois avec toute cette belle bienveillance.
Le 16 avril 2007 a lieu une terrible fusillade à l'Université Virginia Tech à Blacksburg dans l'État de Virginie aux USA. Ce drame coûte la vie à 33 jeunes gens dont le tueur. Quelques jours plus tard, je reçois enfin le colis de mon amie et quand je l'ouvre, je trouve une belle casquette blanche de l'Université Virginia Tech. Cette casquette a 4 trous, comme ceux qu'on fait dans les jeans, 2 sur la partie principale et 2 sur la visière. Cela me dérange. Vais-je porter cette casquette ? Eh bien oui, je vais la porter en souvenir de ces étudiants qui n'auront pas eu la chance de vivre. Quand je reprends mes balades à vélo, cette casquette me protège et je pense à EUX.
Peace ♥
Carol Scown-Raynal ©2019

jeudi 24 janvier 2019

Paris Match du 24 janvier 2019

La presse m'a toujours fasciné. Très certainement parce que mon père avait toujours le nez dans un journal, essentiellement le Herald Tribune ou le journal local Sud-Ouest, ou le National Geographic, Popular Mechanics, Mad magazine, Le Quotidien (de Paris), le Figaro, Newsweek ou Time magazine. Il riait quand je rapportais le Monde en lui disant, les personnes en général lisent le magazine ou le journal qui correspond à leurs idées et ils aiment lire ce qu'ils aiment bien entendre. On décortiquait ensemble les articles jusqu'à leur mise en page... je ramenais aussi Diario 16, un quotidien espagnol que nous aimions beaucoup pour sa mise en page justement.
J'ai toujours été fascinée par la presse et j'ai développé cette fascination très jeune dans le petit village où j'ai grandi. Un tout petit village perdu dans la forêt aux portes des Landes de Gascogne. Je m'y suis beaucoup ennuyé, mais quel bel ennui que celui qui m'a permis de bâtir ma pensée imaginative et créative. Pour pallier ces longues journées d'ennui, je prenais quelques francs et j'allais à l'épicerie à quelques mètres de chez moi pour acheter un magazine ou un journal. Il y eut beaucoup de Pif gadget, des albums de Picsou, mais aussi et par accident Fluide Glacial. Il y eut aussi Paris Match et le canard enchaîné parce qu'il y avait des dessins. Paris Match a toujours eu une place à part dans la presse française, celle qui fait rejoindre les goûts populaires aux goûts bourgeois. On trouve du people, le dessin de Sempé (de moins en moins... snifff), des publicités pour des montres trop chères pour mon porte-monnaie, des enquêtes, des dossiers... une véritable variété de sujets pour tout le monde et pour toutes les couches sociales.
Il y a un cependant un détail, oui un détail qui m'a toujours glacé comme le papier : comment peut-on parler de bonheur, de vie luxueuse et tourner la page et tomber sur une tragédie humaine comme celle des boat people ou la catastrophe de Los Alfaques en Espagne... c'est tellement violent et dérangeant ce contraste qu'on voit toute la force que l'encre d'une image peut impulser dans le cerveau d'un individu. Aujourd'hui, il y a internet et les réseaux sociaux mais je continue toujours à visiter régulièrement les rayons de presse et la France nous permet d'avoir accès à un nombre considérable de magazines et de journaux. Impossible de tout lire, de tout suivre... mais cela reste fascinant. Aujourd'hui, 24 janvier 2019, j'ai fait un petit tour et j'ai vu un livre "gilet jaune" pour informer, un magazine sur l'intelligence artificielle, un autre sur les chats. Et puis, aujourd'hui, en plus du Match, il y avait Libération tout en BD. Eh oui, le festival d'Angoulême ouvre ses portes aujourd'hui... alors j'ai repris mes couvertures de Match au stylo et au crayon.